Patrick Chauvelhome.html

REPORTER

Né le 7 avril 1949 à Paris. Fils de Jean-François Chauvel et d’Antonia Luciani. Petit-fils de Jean Chauvel, ambassadeur

de France.


Passionné par les récits de son père, de son oncle Pierre Schoendoerffer et de leurs amis Joseph Kessel, Lucien Bodard

et Gilles Caron, il décide, à 17 ans, de tenter lui aussi l’aventure

du grand reportage.


Quelques semaines avant la Guerre des Six jours, il s’engage comme volontaire et part travailler dans un Kibboutz en Israël.

À peine arrivé au Kibboutz Yagur dans le nord de la Galilée,

il apprend que la guerre a éclaté dans le pays. Il s’arrange pour embarquer avec l’armée israélienne et commence son premier

reportage.


De retour à Paris après cette guerre éclair, il découvrira que la

Cambodge, 1974.

Cambodge, 1974.

En 1975, il entre à l’agence Sygma et recommence à allier reportages photos et documentaires. En Erythrée, pour un reportage sur le Front de Libération de l’Erythrée et un documentaire avec Arnaud Hamelin. En Irlande ensuite, où il sera à nouveau blessé à la jambe par un tir de l’armée anglaise lors d’émeutes à Londonderry. Après une convalescence de quelques semaines, il partira couvrir la Révolution des Œillets au Portugal et la résistance de Jonas Savimbi en Angola.


Lorsque, cette même année, débute la Guerre Civile au Liban, commence également pour lui une longue série d’allers-retours dans ce pays. Présent lors du Siège de Tal El Zaatar, il fait de nombreuses photos des combats. Le journal Newsweek (USA)

lui proposera alors de devenir l’un de ses collaborateurs.


Angola, 1975.

Beyrouth, 1978.

En 1978, il est fait prisonnier lors d’une offensive syrienne à Beyrouth par la Saika (groupe militaire palestinien d’obédience syrienne). Il est remis aux militaires syriens, emprisonné et interrogé pendant plusieurs jours. Il ne doit sa libération qu’à l’intervention de l’ambassadeur de France qui rapportera la

preuve de sa qualité de journaliste.


De retour en France, il prépare un nouveau reportage et part au Zaïre avec le 2e Régiment Etranger de Parachutistes couvrir l’opération française à Kolweizi.


En 1979, en l’espace de quelques mois, il assiste aux premières grandes manifestations islamistes, au Pakistan d’abord puis en Iran. Blessé par balle lors de la révolution iranienne par les Gardiens de la révolution de Khomeiny à Tabriz il est contraint

de quitter l’Iran après de nombreux mois passés dans ce pays.

Intervention de la légion étrangère (2° REP), Kolweizi, Zaïre, 1978.

Premières manifestations contre le Shah d’Iran, Téhéran, 1979.

Première grande manifestation contre le Shah d’Iran, 1979.

plupart des photos sont ratées mais que son intérêt pour le journalisme n’est pas qu’un atavisme familial.


Un stage au service photo de France-Soir lui permet d’améliorer ses connaissances de la photographie et du journalisme.


Il décide de repartir en reportage et choisit le Vietnam. Il y fera plusieurs séjours et deviendra pigiste pour AP et Reuters au sein de leurs bureaux de Saïgon.


En 1970, il entre à l’agence Sipa. S’enchaîneront alors une série de reportages photos qui l’emmèneront en Irlande, au Mozambique (où il travaillera également comme ingénieur du son sur un documentaire de Maurice Ronet et Dominique Deroux),

en Israël (pour la guerre du Kippour) et au Cambodge, où il sera blessé par un obus de mortier lors d’un assaut contre les Khmers rouges en 1974.

Biographie
Photographiesphotos.html
Commandecommande.html
Contactcontact.html
Expositionsexpo.html
Documentairesfilms.html
Livreslivres.html
 

Il part ensuite pour plusieurs mois en Amérique centrale et en Amérique latine afin de couvrir la révolution au Nicaragua (1979), les élections en Jamaïque (où il fera également des reportages sur Marguerite Yourcenar et Bob Marley…), l’affaire de l’exode de Mariel à Cuba et la violence qui s’ensuivit à Miami. En 1980, il est présent lors de l’assassinat de l’archevêque Romero au Salvador. Lors de son enterrement quelques jours plus tard, il fera une photo du massacre de San Salvador qui sera reprise dans de nombreux journaux et obtiendra le prix Missouri de la prestigieuse Université de journalisme des Etats-Unis.

Massacre pendant l’enterrement de Romero

De 1980 à 1984, il retourne en Asie et au Moyen-Orient pour couvrir l’invasion russe en Afghanistan et l’invasion israélienne au Liban, où il sera blessé par un obus en 1984.


De retour en Amérique du Sud, il couvre les conflits au Suriname (1987), au Pérou (attaques du Sentier Lumineux 1988), les violences en Colombie (où l’une de ses photos du massacre de l’Aéroport de Medellin obtiendra le prix Kodak en 1988), au Salvador à nouveau (1989) et enfin au Panama où après avoir filmé les premières attaques contre Noriega, il sera grièvement blessé par un « tir ami » de l’armée américaine (1989).


Après plusieurs mois de convalescence, il repart avec la police de New-York pour un reportage sur les violences urbaines (1990). En Haïti en 1991 il embarque avec les boat-people vers les Etats-Unis. Ils feront naufrage après 3 jours de mer.


Lorsque la guerre éclate en Yougoslavie, il rejoint Sarajevo où il couvrira le conflit jusqu’en 1994 avec quelques interruptions pour réaliser d’autres reportages comme en Somalie en 1993 où il assiste à l’intervention américaine.

Bagarres lors de l’embarquement sur le bateau en partance pour Miami,

devant l’île aux rats en face du cap-Haïtien. 1991.

Bosnie-Herzégovine, 1992.

Sarajevo une femme est abattue et laissée au milieu de « Sniper Alley »,

un véhicule de l’ONU impuissant, passe devant sans s’arrêter, 1993.

Il réalise ainsi une série de documentaires pour la télévision française : la violence faite aux femmes en Algérie, le conflit israélo-palestinien, les traumatismes des enfants tchétchènes, le désarroi des artistes irakiens, les violences au Pakistan,

en Thaïlande, à la frontière de l’Afghanistan, etc.


En 1998, il réalise avec Antoine Novat un film intitulé « Rapporteurs de Guerre ». Sélectionné dans de nombreux festivals et très souvent diffusé à la télévision, ce documentaire interroge des reporters de guerre sur les raisons de leur engagement dans ce métier.


Passé à l’écriture au début des années 2000, il raconte ce qu’est, pour lui, cet engagement, dans un récit publié chez « Oh ! Editions » et intitulé « Rapporteur de Guerre ». En 2005, reprenant l’une des histoires vécues lors de la guerre  du Vietnam, il publie un roman, « Sky » (Oh ! Editions). Et en 2012, il publie un nouveau récit tiré de ses reportages « Les Pompes de Ricardo Jésus » (Editions Kéro).


Invité à présider le Festival des correspondants de guerre de Bayeux en octobre 2009, il présente son exposition de photographies où il mélange le monde de la guerre et celui de la paix afin d’alerter ceux qui se moquent des conflits, en les

imaginant loin d’eux, intitulée « Guerre-ici ».

Grozny, 1996.

Grozny, 1996.

Il collabore en 2011 au projet de Danfung Dennis "Condition One" qui travaille à enrichir le journalisme d'image grâce à la réalité augmentée et l'immersion visuelle. Il part pour cela dans le sud de la Thaïlande pour filmer les combats entre l’armée et les rebelles indépendantistes, en Egypte et en

Libye pendant les Révolutions, ainsi qu’à la Nouvelle-Orléans, pour filmer la police.


En mai 2012, à l’occasion de la sortie de son livre « Les Pompes de Ricardo Jésus », le Musée du Montparnasse expose une rétrospective de ses photos de guerre de 1968

à 2012.


Aujourd’hui, Patrick Chauvel continue d’écrire, de faire des reportages photos et des documentaires. Il donne également des cours de photo-journalisme à l’université Saint-Charles

de Prague, participe à un spectacle de rue avec le chorégraphe Ali Salmi d’Osmosis Compagnie (site de la compagnie Osmosis) et joue parfois dans des films pour le cinéma (voir la filmographie)…




En décembre 1995 il est en Tchétchénie. Arrivé très vite à Grozny, il couvre l’offensive russe.

L’un de ses reportages obtiendra le World Press et le prix d’Angers en 1996.


Cette année-là, il quitte l’agence Sygma et décide d’arrêter

le métier de photographe pour se consacrer au documentaire. L’absolue violence vécue en Tchétchénie le conforte dans l’idée que, plus que l’image, la parole lui est désormais nécessaire pour exprimer ce qu’il comprend des conflits.

Extrait de «Guerre-ici»

Extrait de «Guerre-ici»